À l’aide de manipulation d’objets et de matières, une étonnante traversée entre monde originel et monde actuel ; une belle expérience sensorielle…
Un étrange personnage (mi-ogre, mi-bête) manipule et jongle avec toutes sortes de matières et de formes : encre, argile, craie, sphères, et nous embarque dans sa vision poétique du monde…
À l’aide d’une grande sphère (métaphore évidente de la Terre), par la manipulation de matières (riz, craie, encre…) et par un langage corporel inspiré de l’expressionnisme allemand et du Butô japonais, le jongleur Martin Schwietzke (vu à Mimos 2015 dans Smashed) propose un spectacle d’une infinie sensibilité sur les grands enjeux à venir : célébrer le vivant et sa diversité, réinventer un règne dans lequel l’homme et l’animal vivraient en parfaite harmonie.
Sans se positionner comme chorégraphe, l’artiste recherche l’évidence instinctive du mouvement par rapport aux personnages ; un mouvement qui leur donne vie et assoit leur « caractère ». Ce langage gestuel rend possible une réelle dramaturgie théâtrale et donne ainsi sens à la pièce. Jongleur, il choisit de travailler avec des objets épurés afin qu’ils soient métamorphosables dans l’imaginaire du spectateur (la sphère, la ligne, la courbe…). Certains de ces objets se transforment au cours de la manipulation, mais ils changent aussi d’aspect à travers l’utilisation de matières comme la craie, l’argile, le riz, la peinture, l’air ou la mousse. La proximité avec la scène fait vivre au spectateur une incroyable expérience sensorielle : il sent l’odeur d’un nuage, tomber du riz sur ses chaussures, l’apesanteur, la taille d’une minuscule planète, le souffle de l’air ; il croise des matériaux comme le papier de soie, l’argile, la branche de buis.